Paroles des chansons

(Lise Moulin)

Planter des patates
Faire des ronds dans l’eau
Compter jusqu’à 4
Partir à vélo
Prendre le temps prendre le temps

De longues caresses
Des œufs sur le plat
Regarder tes fesses
Je pourrais faire ça
Pendant longtemps pendant longtemps

Se perdre en chemin se chercher des poux
Croquer du raisin ou
Ne rien faire du tout
Ne rien faire du tout
Ne rien faire du tout
Ne rien faire du tout
Ne rien faire du tout

Rester sous la couette
Danser sous la pluie
Chanter à tue tête
Ça fait pas un pli
Et c’est si bon oui c’est si bon
Plonger dans les airs
Caresser les arbres
Nager en pleine mer
Et rendre les armes
Ne rien attendre ne rien attendre
Se perdre en chemin se chercher des poux
Croquer du raisin ou

Ne rien faire du tout
Ne rien faire du tout
Ne rien faire du tout
Ne rien faire du tout
Ne rien faire du tout

Et si on a l’temps
Voler dans les plumes
Faire 2-3 enfants
Bougies qui s’allument
Pour très longtemps
Pour très longtemps

Murmurer des choses
Bouiner tout le jour
Voir la vie en rose
Sautiller d’amour
Partir au loin partir au loin
Se perdre en chemin se chercher des poux
Croquer du raisin ou

Ne rien faire du tout

Ne rien faire du tout
Ne rien faire du tout
Ne rien faire du tout
Ne rien faire du tout

(Lise Moulin)

J’ai dessiné sur la portée
Quand ils se croisent un portillon
Et aussi pour communiquer
Un porte feuille et un crayon

J’ai dessiné un porte clés
Un porte bouteille un porte jarretelle
Un parapluie où s’abriter
Quand ils s’éloignent de l’hôtel

Refrain
Je n’sais pas écrire la musique
Mais on s’en fout, ça s’entend pas
Alors pour écrire la musique
J’ai dessiné de haut en bas

J’ai dessiné un porte voix
Quand ils se retrouvent sous le porche
Dans leurs transports y’a de la joie
Qui envahit ce coin du port

J’ai dessiné un porcelet
Pour la période pornographique
De leur idylle et un poney
Pour la période plus romantique

Refrain

J’ai dessiné un port d’attache
Un porte manteau une porte d’entrée
Ç’aurait pû être un porte-avion
Si jamais ils s’étaient quittés

J’ai dessiné un porte plume
Et puis un porte cigarette
Pour apporter à ma chanson
Une couleur un peu désuète

Refrain

(Lise Moulin)

Je me sers une belle assiette et mange avec appétit
Je reprends des coquillettes trois ou quatre fois le midi
Y’a bien longtemps qu’j’ai plus faim mais j’engouffre deux tranches de pain
On sait jamais si y’avait la guerre avant le dîner

Refrain
On a tous nos addictions moi j’veux manger manger manger sinon j’vais crever j’vais crever
On a tous nos addictions moi j’veux manger manger manger sinon j’vais crever j’vais crever

Je suis comme un écureuil, j’ai des réserves plein mon sac
Un croissant ou un mille feuille, ou même des coquilles St Jacques !
Quand je m’en vais plus d’une heure, comme, j’ai peur pour ma survie,
J’emporte mon jambon-beurre : la faim vient sans préavis !

Refrain

Tata, mamie et ancêtre, toutes penchées sur mon berceau
M’ont dit « Finis ton assiette, celui qui en laisse est sot
Tu auras peur de manquer, oui, l’abondance, c’est la santé,
Tu es femme, tu dois manger , et faire danser tes bourrelets !

Refrain

des frites, du steak, du saucisson, tout est bon quand t’as l’mouron
des gâteaux secs ou à la crème avec des amandes ou du miel
du caramel au beurre salé voilà j’ai plus envie d’pleurer!
gauffre, crêpe, chausson aux pommes, quiche, tarte, margharita
cake, flan, baba au rhum, fromage qui dégouline du plat ! … … …

On a tous nos addictions moi j’veux manger manger manger !

(Lise Moulin)

Que la route est belle oui je t’aime encore
Quelle bonne nouvelle serrons nous bien fort
Que la route est belle oui je t’aime encore
C’est bien l’essentiel le passé est mort

Si la route doit être encore à millions
C’est main dans la main ou de loin en loin
Qu’on s’aime tranquillement, non tu n’es pas mien
Sans attentes, sans peurs, jamais en prison

Nos premières amours sont bien terminées
Et c’est au présent qu’on doit conjuguer
Ton corps et le mien emmêlés ensemble
Vivre sans futur, simplement ensemble

Moi je pense à toi, j’ai envie de toi
N’est-ce pas l’amour le plus simple qui soit
Demain je m’en fiche même si tu t’en vas
Hier est bien loin, aujourd’hui me va

Maint’nant tu es là, et je te savoure
On se désire mais on n’s’attend pas pour
Vivre sa pleine vie, la confiance au coeur
Jette ta jalousie, et j’oublie mes peurs

Si la route doit être encore à millions
C’est main dans la main ou de loin en loin
Qu’on s’aime tranquillement. Non tu n’es pas mien
Sans attentes, sans peurs, jamais en prison

Que la route est belle oui je t’aime encore
Quelle bonne nouvelle serrons nous bien fort

(Lise Moulin)

Refrain
Mettre mes mains dans la terre pour faire la part des choses
Mettre mes mains dans la terre pour faire la part des choses
La part de l’épine ou la rose
La part de l’épine ou la rose
Soit je retire l’épine soit j’arrose la rose
Soit je retire l’épine soit j’arrose la rose

Si je retire l’épine
Elle tombe dans la terre
Et pousse de plus belle
Puissante et dangereuse
Elle mangera la rose

Refrain

Si j’arrose la rose
En étouffant l’épine
Oui la vie est plus belle
Mais il manque quelque chose
Elle fanera la rose

Si ce n’est pas grand chose
De retirer l’épine
Elle ne disparait pas
Elle se rappelle à toi
Elle dort sous la rose

Refrain

Si tu l’oublies parfois
L’épine te piquera
Tu te rappelleras
De prendre soin de la rose
Qui, sinon, s’ankylose

Refrain

(Lise Moulin)

Dans les mains de Poussiérine y’a des cris des cerfs volants
Le jupon de sa cousine avec qui elle jouait avant
Dans la peau de Poussiérine y’a des fraises des paravents
De si petites colines quand elle se lavait avant

Dans les yeux de Poussiérine le ciel le soleil levant
Des reines aux robes rouquines auxquelles elle rêvait avant
Dans les pieds de Poussiérine y’a des dunes et des divans
Des murmures des maraîchines qu’elle aimait danser avant

Dans ta bouche Poussiérine il y’a la rose des vents
Le sable l’hémoglobine ce goût là n’est pas d’avant
Dans ton ventre Poussiérine y’a la flamme du survivant
La chanson de la famine tu n’la chantais pas avant

Dans le cou de Poussiérine y’a des perles des tremblements
La peur sous sa capeline, cette peur là n’est pas d’avant
Dans la voix de Poussiérine un arc-en-ciel, un torrent
Du velours de la mousseline quand c’était tout doux avant

Dans le nez de Poussiérine y’a des dentelles des rubans
Du cumin des grenadines ça sentait si bon avant
Dans ta tête Poussiérine tu souris eu as neuf ans
L’horreur s’est mise en sourdine tu vas vivre maintenant

(Lise Moulin)

Je veux soigner tes maux
Apaiser tes souffrances
Et ton cri est comme un vaisseau
Qui s’envole et qui danse

Moi l’invisible silencieuse
Ce que j’ai te le donne
Ta lumière m’est si précieuse
Toi ma belle Antigone

Pour que ton pas soit plus léger
Je porterai tes chaînes
Le chemin est fait pour marcher
Qui sait où il nous mène

Moi l’invisible silencieuse
Ce que j’ai te le donne
Ta lumière m’est si précieuse
Toi ma belle Antigone

Princesse devenue mendiante
Je souffle dans ton cou
Pour te rafraîchir je t’évente
Ta servante à genoux

Moi l’invisible silencieuse
Ce que j’ai te le donne
Ta lumière m’est si précieuse
Toi ma belle Antigone

Je veux soigner tes maux
Apaiser tes souffrances
Et ton cri est comme un vaisseau
Qui s’envole et qui danse

La vie est belle, je vous aime, le soleil dans ma Bohème
Les oiseaux chantent, dans le matin, quelle merveille d’être moi-même
J’ai du charme et du talent, et en plus j’ai la peau douce
Et mon humour est excellent, ma joie de vivre éclabousse

Refrain
C’est la java des bipolaires
La vie est rose sur l’endroit
Mais la vie est grise sur l’envers
C’est la bipolaire des javas

L’engrenage du bonheur est grippé je tourne en rond
Sous antidépresseurs, aussi vive qu’un cornichon
Au concours de nullité, je sens que je peux gagner
Je suis bête, détestable, aussi moche que pitoyable

Refrain

Je me sens quelqu’un d’unique, une femme extraordinaire
Une chanteuse érotique, avec du vocabulaire
La ratée rabougrie dit « tais toi donc, t’es qu’une idiote
Regarde ta mélodie, en plus t’écris comme une crotte !

Refrain

Cette journée qui commence est un rayon de soleil
Ma déprime mer immense, vogue entre vie et sommeil
Notre passage sur la terre est une belle aventure
Je suis vide, je manque d’air, oui, j’ai l’air d’une épluchure

Refrain

Qu’il fait bon vivre avec moi. Je suis négative à souhait !
Je me plains, je déçois. On est bien ici, c’est gai !
Et dans un éclat de rire, voilà que je fonds en larmes
Ça me fait trop souffrir, je me porte comme un charme

Refrain

(Lise Moulin)

Refrain
J’en veux pas de vos règles je f’rai bien que c’que j’veux
Ça m’étouffe ça m’emmerde je jouerai pas le jeu

Le jeu de se coucher
D’être seule isolée
Je n’en veux pas
Les adultes qui parlent
N’ont pas vu sous la table
L’enfant qui s’est glissé
Là je suis bien, je peux rêver

Refrain

Le jeu de se faire belle
Se coiffer s’épiler
Je n’en veux pas
À quoi bon se laver
Je suis l’arbre et la sève
l’adolescente en grève
Là je suis bien, je peux danser

Refrain

Le jeu de la vraie vie
Un boulot un mari
Je n’en veux pas
Tout autour on s’étonne
Encore elle papillonne
Femme fleur jardin
Là je suis bien, je peux chanter

Refrain

Le jeu de rester jeune
Régimes et club de gym
Je n’en veux pas
Je suivrai pas la ligne
Je vaux bien mieux que ça
Même mémé toute ridée
Là, je suis bien, je peux m’aimer

(Lise Moulin)

Joli bébé bien potelé
À la peau blanche comme l’ivoire
Sur ton mollet s’est déposé
Un morceau de peau noire
Je t’ai porté je t’ai langé
Je t’ai raconté des histoires
Celle de la fée qui t’avait fait
Ce morceau de peau noire

Refrain
Tu es une blanche africaine Mama nounou te le dit
Tu peux en être certaine Mama nounou te le dit
Mama nounou te le dit Mama nounou te le dit Mama nounou te le dit Mama nounou te le dit

Puis à 4 ans quand tes parents
Au pays blanc sont partis croire
Dans tes bagages un tatouage
Un morceau de peau noire
C’était ton signe particulier
Ton grain de beauté en mémoire
A la consigne tu as gardé
Ton morceau de peau noire

Refrain
D’abord je n’t’ai pas reconnue
Quand tu es revenu me voir
20 ans après tu n’avais plus
Ton morceau de peau noire
Au nom de la méd’cine des blancs
On te l’enl’va sans s’émouvoir
Mais tu as là toujours dedans
Ton morceau de peau noire

Refrain

(Lise Moulin)

J’aime regarder les hommes Leurs corps leurs nez leurs normes
Et parfois j’imagine Leurs secrets, leurs combines

J’aime regarder les femmes Leurs corps leurs nez leurs âmes
Et parfois j’imagine Leurs secrets, leurs combines

Mes yeux glissent sous les pulls
S’immiscent dans leurs bulles
Je la sens leur peau douce
Et leur odeur de mousse

Refrain
Et çui-là s’il était nu
Et çui-ci il est trapu
Et çui-ci et çui-là
J’le prendrais bien dans mes bras

Ce plaisir simple en somme De regarder les hommes
Est à notre portée ô pourquoi s’en priver ?

Par plaisir et sans drame J’aime regarder les dames
C’est à notre portée ô pourquoi s’en priver ?

Presque je les dévore
En pensée et j’adore
Leur goût de vole au vent
Qui craque sous la dent

Refrain
Et celle-là si elle était nue
Et celle-ci elle est fessue
Et celle-ci et celle-là
J’la prendrais bien dans mes bras

Je dois bien avouer
J’ai envie d’les toucher
Mais le charme se briserait
Si seulement je l’osais

Absorbés dans leurs vies
Dans leurs joies leurs soucis
Ils ne doutent de rien
Et ça m’arrange bien

Refrain

(Lise Moulin – Alain Bertrand)

Il est des soirs que rien n’arrête
Des soirs de calme sans bruit
Il est des soirs que rien n’arrête
Regarde danser les flammes

Il est des soirs que le vent efface
Des soirs à tourner en rond
Il est des soirs que le vent efface
A chercher l’on n’sait trop quoi

Il est des soirs de tendresse
De sourire protégé
Il est des soirs de tendresse
Aux lèvres des amants

Il est des soirs de lune
Étendue sur la mer
Il est des soirs de lune
Dans la nuit de février

Il est des soirs que rien n’arrête
Des soirs de calme sans bruit

(Lise Moulin)

Quand je te touche, frissons d’eau sur ma bouche
Velouté qui fait mouche, quand je te touche
Quand je te parle, vent qui souffle dans l’arbre
Ventre qui se désarme, quand je te parle
Quand je te chante, c’est un parfum de menthe
Qui m’enivre et me hante, quand je te chante

Quand je te sens, un désir indécent
Part de mes seins descend, quand je te sens
Quand je te goûte, tout mon corps s’arc-boute
Je me crois au mois d’août , quand je te goûte

Quand je t’attends, je crois que j’ai le temps
Je ne sais pas pourtant, quand je t’attends …
Je ne sais pas pourtant, je ne sais pas pourtant …

Si tu as toi aussi, le mystère qui fond
Le palpitant à fond, quand tu me suis
Si tu es dans l’attente d’une autre valse lente,
Mazurka insolente, quand tu me tentes
Si tu es dans la voie qui mène jusqu’à moi
Le cortex en émoi, quand tu me vois
Je ne sais pas vraiment, si je suis si troublée …
C’est sûrement partagé, sauf si tu mens

Quand je te touche, frissons d’eau sur ma bouche
Velouté qui fait mouche, quand je te touche
Quand je te parle, vent qui souffle dans l’arbre
Ventre qui se désarme, quand je te parle
Quand je te chante, c’est un parfum de menthe
Qui m’enivre et me hante, quand je te chante

Quand je te sens, un désir indécent
Part de mes seins descend, quand je te sens
Quand je te goûte, tout mon corps s’arc-boute
Je me crois au mois d’août , quand je te goûte
Quand je t’attends, je crois que j’ai le temps
Je ne sais pas pourtant, quand je t’attends …
Je ne sais pas pourtant, je ne sais pas pourtant …

(Jézabel Coguyec / Bretelle et Garance)

Quand tu ronfles ça m’agace
Ben parce que ça fait du bruit
C’est comme si j’étais punie
Quand tu ronfles ça m’agace
T’avais qu’à m’le dire en face

Quand tu ronfles on pourrait croire
Que vous êtes nombreux là-d’dans
Tous à me montrer les dents
Quand tu ronfles on pourrait croire
Que j’me tape tout un dortoir

Quand tu ronfles ça fait suer
Ça arrive sans crier gare
Et ça fait trembler l’plumard
Quand tu ronfles ça fait suer
Parce que j’rêve en pointillés

Refrain :
Si tu ronfles c’est que tu dors
Et qu’au moins tu n’es pas mort
Si tu ronfles c’est que tu dors
Et que moi… je t’aime encore

Quand tu ronfles je n’me dis pas
Tiens ça sonne et c’est raccord
Avec tes pets bien sonores
Quand tu ronfles je n’me dis pas
Bel organe que tu as là

Quand tu ronfles j’en viens aux mains
Je te fais un retourné
Ou bien un bouchage de nez
Quand tu ronfles j’en viens aux mains
Mais ça sert jamais à rien

Quand tu ronfles moi j’entends
Les disputes qu’on n’a pas eues
Les colères que tu as tues
Quand tu ronfles moi j’entends
Ce qui bouillonne au-dedans

Refrain

Quand tu ronfles je me dis
Que ce boucan te protège
Du sommeil et de ses pièges
Quand tu ronfles je me dis
Que c’est pour faire fuir la nuit

Refrain

(Lise Moulin)

Elle, elle pense à Gaspard
Gaspard au doux nectar
Les cheveux en pétard
Il sent l’ambre et le beurre
Il est son exhausteur
Il n’y a pas de hasard
Lui avait dit Gaspard,
Il n’y a que des rendez vous
J’ai envie d’vous, j’avoue

Gaspard toujours en retard
Gaspard qui a les yeux noirs
Lui, il se fout de l’heure
Il n’est qu’un doux rêveur
Il est son arc en ciel
Son cul providentiel
Avec lui elle dévore
Devient gasparovore

(Lise Moulin)

Elle voudrait du calme et un édredon
Un chant de dindon dans un corps de femme
Mais l’autre s’agite cherche le bouton
Brame sur tous les tons, non, ça va trop vite

Elle voudrait toute seule prendre son plaisir
Un doigt pour polir, la voilà qui feule
Mais quand l’autre est là, ça la déconcentre
Hélas, c’est le ventre qui gargouillera

Elle voudrait aussi des cajoleries
Des lèvres fleuries au goût de cassis
Mais l’autre parmi ses senteurs étranges
A cru voir un ange et s’est endormi

Elle voudrait encore faire des galipettes
Des bonds, des pirouettes, et des corps à corps
Mais l’autre roupille. Une fois de plus
Elle trouve sa puce, joue avec sa bille

Elle voudrait enfin qu’on entre chez elle
Tendre, plein de zèle, aussi large que fin
Et quand l’autre arrive, à pas de velours
Ils se font l’amour, comme deux belles grives

Elle voudrait parfois
Elle voudrait quand même
Elle voudrait du miel
Elle voudrait…

(Lise Moulin/ B&G)

T’as pas remis l’beurre dans l’frigo ?
Faut nettoyer la gazinière !
T’as pas encore cuit le gigot ?
Merci pour la vaisselle hier !

Tu fais trop de bruit quand tu t’grattes
Dans le lit tu prends toute la place
Mais arrête de remuer tes pattes
Merci respecter mon espace !

La salle de bain est inondée
Il pue ce gant, mets le au sale
Le lavabo était bouché
Merci, j’peux comprendre sans qu’tu râles !

Le vélo est encore crevé
Tu es en r’tard pour la vidange
T’as vu qu’la roue était voilée ?
Merci d’t’en occuper mon ange !

Elle est importante cette ficelle ?
J’ai retrouvé la feuille du fisc !
C’est toi qui a vidé la poubelle ?
Merci mais où t’as mis mes disques ?
T’as fumé t’as mauvaise haleine
Dis carrément que j’pue d’la gueule
J’ai pas envie d’te faire d’la peine
Merci, je préfère être tout seul !

J’avais envie d’faire un câlin
Tu t’es pas lavé sous les bras
Pourquoi ce regard sybillin ?
Merci, ça sent fort sous les draps !

Les petites choses qu’on se reproche
Nous rendent chaque fois un peu plus proches
Quand ça ne passe pas par les yeux
C’est par les mots, et c’est pas mieux
ça m’énerve ça m’agace ….

(Lise Moulin)

Comment ça joue Comment ça noue Comment ça marmots, ça marmaille
Comment ça pique Comment ça tique Comment ça s’chicane, ça s’chamaille
Comment ça pousse Comment ça glousse Comment ça s’raconte des
merveilles
Comment ça bêle Comment ça s’mêle Comment ça s’embouteille
Comment ça danse Comment ça chance Comment ça rit, ça ensoleille
Comment ça s’suit Comment ça s’fuit Comment ça s’souvient plus d’la veille
Comment ça craque Comment ça vrac Comment ça dissimule ses failles
Comment ça rêve Comment ça lèvres Comment ça s’encanaille
Comment ça bouge Comment ça rouge Comment ça bien sûr représailles
Comment ça berce Comment ça verse Comment ça s’retrouve sur la paille
Comment ça nuit Comment ça pluie Comment ça bourdonne aux oreilles
Comment ça s’perd Comment ça s’serre Comment ça s’émerveille
Comment ça guinche Comment ça suinte Comment ça s’ra jamais pareil
Comment ça s’marre Comment ça s’barre Comment ça déprime au réveil
Comment ça boite Comment ça moite Comment ça tient debout vaille que
vaille
Comment ça fleurs Comment ça pleure Comment ça s’funérailles

(Lise Moulin)

Dégonflons la baudruche du chagrin
Ouvrons le café des bonnes nouvelles
Aimons le soir comme le matin
De la joie faisons notre essentiel !

Dégonflons la baudruche
repeignons la perruche
en avant cruche au vent
brandissons nos tourments

Ne dites pas non vous avez souri
Autrefois vous souriiez tant
– Les enfants du paradis / Jacques Prévert –

(Vincent Ruche)

Pourquoi voulez-vous couper vos moustaches ?
Tendre duvet doux dont je m’amourache

Femmes laissez pousser vos poils
Sortir la kératine du corps
J’en connais et pas qu’un seul
Qui pour ça biche encore

Quand la populace
Sera fière de ses trésors
En état de grâce
Foutra la paix à son corps

(Lise Moulin)

Son cœur est comme un écrin
Un écrin de malheur une niche à chagrin
Il y fait lourd il y fait chaud
Sa pierre y dort bien au chaud
Sa pierre y est emmitouflée
Dans un joli mouchoir brodé
Rafistolé effiloché
Et ses nœuds sont fatigués
De serrer sur la pierre
Qui pèse sur son cœur

Alors elle ferme les yeux elle ferme les yeux elle ferme les yeux
Et de son souffle magique
Elle défait tous les nœuds du mouchoir
Et la pierre se dissout disparaît et s ‘envole

Son cœur est comme un écrin
Un écrin de bonheur une niche à refrains

(Lise Moulin)

Refrain
Je ne t’écrirai plus, je ne t’appellerai pas
Je n’essaierai même pas, tu vis ta vie là bas
Dans mon cœur il y’a toi, je t’aime et puis voilà
Dans mon cœur il y’a toi, je t’aime et puis

À dix ans à peine sur la même scène
Avec les copains, on y communiait
On partageait tout, nos joies et nos peines
Des inséparables, jusqu’aux cabinets

À l’adolescence les premiers baisers
Sa main baladeuse palpait ta culotte
L’avait tout prévu, mais pas la capote
Quizàs l’espagnol, je l’ai menacé

Jeune adulte j’ai fait un premier voyage
Pour te retrouver, voir tes paysages
Écouter nos rires chaque fois renouv’lés
Avec les pétards, la bière ou le thé

Quand tu revenais au pays natal
Tu étais la proie, la star, l’attraction
Je ne t’aimais pas comme une exception
Mais comme mon amie d’la rue d’l’hôpital

Alors plusieurs fois on ne s’est pas vues
J’ai subi rageuse tes choix douloureux
J’ai pleuré j’avoue de n’t’avoir pas eue
Un peu pour moi seule, ton balcon pour deux

Les pieds dans le vide et la clope au bec
On se racontait jusqu’aux yeux fermés
Et quand le réveil nous trouvait tête bêche
On réinventait l’art de papoter

On parlait de tout, autant qu’on pouvait
De Théâtre surtout, où s’ jouait nos vies
A travers Lisette, Titania, Julie
Mais c’était l’amour, au fond qu’on cherchait

Ô toi mon amie, qu’avons nous permis ?
L’espace et le temps ont eu notre peau
Notr’ vieille amitié nous regarde d’en haut
En pensant « les filles, l’auriez vous admis ?»

C’est l’année dernière que je l’ai compris
Traversant le monde pour savoir ta vie
Je t’ai vue aimée le visage radieux
Quand je suis rentrée ça sentait l’adieu

Sentant dans ma chair ce manque chronique
Quand je pense à toi l’Amie magnifique
Il y a du vide, il y’a un sourire
Qui te dit «Merci, que suerte vivir !»

Refrain
Je ne t’écrirai plus, je ne t’appellerai pas
Je n’essaierai même pas, tu vis ta vie là bas
Dans mon cœur il y’a toi, je t’aime

(Lise Moulin/ Bretelle et Garance)

Ta journée commence avec un café
Qui le fait pousser, c’est toi
Pour accompagner, un morceau de pain
Mais qui l’a pétri, c’est toi

Pour faire la vaisselle, tu as dû puiser
Qui porte les bidons, c’est toi
Si le temps est sec, il faut faire le foin
Qui nourrit les chevaux, c’est toi

Refrain
Manolita de Managua
La tierra, el sol, el agua
Te ayudan

Toute la matinée, avec le mulet
Vous êtes dans les champs, chez toi
Après le repas, tu t’allonges à l’ombre
Car il fait trop chaud, chez toi

Avec le raisin, tu fais l’alcool sombre
Que l’on boit le soir chez toi
Et quand la nuit tombe, faut se tenir prêt
On n’est pas en ville, chez toi

Refrain

En ville je subis le bruit, la lumière
Les pots d’échappements, pas toi
Au supermarché, mon repas est fait
Dans des emballages, pas toi

Si je rentre tard, il y’a la chaudière
Je peux me doucher, pas toi
Pas envie d’être seule, grâce à mon forfait
J’appelle mes amis, pas toi

Refrain

La vie tout à trac nous prend dans ses chaînes
On est rien qu’humains, voilà !
Demain l’inconnu, dans toute sa splendeur
Nous ouvre les bras, voilà !

Le jour ou la nuit, quand la lune est pleine,
Il tourne le monde, voilà !
On rit, on a peur, on vit puis on meurt,
Pour toi comme pour moi, voilà !

(Lise Moulin)

Elle dévorait la vie, était appétissante, mais elle n’ouvrait jamais la bouche
Se fit passer pour muette, ainsi la belle amante, doigt sur les lèvres ouvrait sa
couche

Elle en croqua plus d’un, criait, pleurait, chantait, dans ces romances sans
paroles
Puis elle rompait soudain, sans mots elle les quittait, avant que sa langue ne
s’affole

Mais un jour un garçon, plus doué que tous les autres, armé de patience
parvint
Que confiance et passion, s’asseyent côte à côte, elle se mit à parler enfin
Mon cœur est à l’endroit, ma langue est à l’envers, je voudrais te dire que je
t’aime
J’aime quand tu m’embrasses, tes baisers sont si doux, je voudrais t’écrire
des poèmes

Pon creur é à l’encroit, fa tangue é za nenvers, je voucrai te sire que je sème
Sèmeu fan cu m’emcrasse, tes daisers sont si boux, te poudrai té frire des
porèmes

(Lise Moulin)

La mère ondulait, les vagues en elle allaient venaient
Le père l’observait, la caravane dans la forêt
Cette nuit les abritait

Refrain
La mère mer entendit le murmure
Du petit être en elle qui était sûr
De vouloir venir voir ce monde
Tantôt magique tantôt immonde

Cett’ nuit les abritait, douce et fraîche en cette fin d’été hou hou hou hou
La chouette hululait, comme un écho pour dire « courage »
Qui viendrait du fond des âges

La vague ne fait qu’enfler, et de la colline submergée
On entend d’étranges chants, le murmure devient grondement
Et le barrage va céder !

Refrain
La mère mer entendit le murmure
Du petit être en elle qui était sûr
De vouloir venir voir ce monde
Tantôt magique tantôt immonde

La digue s’est écroulée, l’enfant n’y a pas résisté ho ho ho ho
Le père en prière, la mère vidée, oraison funèbre
La chouette continuait à chanter

La mer se retire, la tempête est terminée
Née pour repartir, l’âme de l’enfant va s’élever
Au large s’envoler

Refrain
La mère mer entendit le murmure
Du petit être en elle qui lui susurre
Je reviendrai voir ce monde
Une autre fois, ne m’en veux pas …

(Lise Moulin)

J’y arriverai pas
Si tu me regardes comme ça
Je n’y arriverai pas
C’est pour toi que je joue
Pour toi que je suis assise sur cette chaise et me retiens de me lever et de
t’embrasser

Je sens ton regard qui m’enveloppe
Me remplit de chaleur jusqu’au bout des doigts
Mais cette note ne passe pas

Nous étions si bien tout à l’heure emmêlés dans les draps
C’est toi qui m’a coiffée
Tes doigts dans mes cheveux
Mes doigts sur le piano

Entends tu les mots dans ma tête
Demain tu seras loin
Je ne sais pas le dire mais cette nuit fut si belle

Écoute
Écoute j’y arriverai

Les notes filent enfin ton amour m’envahit et me libère
Ne reste pas si loin
La lumière de lune réchauffe mon visage
La chaleur de tes yeux si sombres
Je la sens

Pas de tristesse la vie est à nous
J’y arriverai pas
Si tu me regardes comme ça
Je n’y arriverai pas

C’est pour toi que je joue
Pour toi que je suis assise sur cette chaise et me retiens de me lever et de
t’embrasser
Je sens ton regard qui m’enveloppe
Me remplit de chaleur jusqu’au bout des doigts
Mais cette note ne passe pas

Nous étions si bien tout à l’heure emmêlés dans les draps
C’est toi qui m’a coiffée
Tes doigts dans mes cheveux
Mes doigts sur le piano

Entends tu les mots dans ma tête
Demain tu seras loin
Je ne sais pas le dire mais cette nuit fut si belle

Écoute
Écoute j’y arriverai

(Lise Moulin)

Refrain
« Si tu veux faire une bonne soupe
Ne mets pas moins de sept légumes »
En cuisine comme dans un couple
C’est les bonnes odeurs que l’on hume !

Tu es un curieux gourmet
Découvreur de goûts, de mets
Tu m’as fait tant déguster
Sentir mes papilles, les écouter

Moi je veux goûter les hommes
En changer comme de pomme
De toutes tailles odeurs, couleurs
Je suis curieuse de leurs saveurs

eh, comme dit ma mère…

Refrain

Mais tu dis qu’ça fait souffrir,
Mes indigestions me font rire
Ce soir encore j’ai trop mangé
C’qui t’fait mal c’est d’imaginer

Sais tu qu’ tu es encore meilleur
Quand j’reviens d’dîner ailleurs
Que tes aisselles épicées
Me font frémir jusqu’aux sommets

eh, comme dit ma mère…

Refrain

Puisque l’menu change tous les jours
Dis moi pourquoi ami-amour
On mangerait quand on est au lit
Le même homme toute sa vie
Va toi aussi pour une nuit
Reviens aussi aimant, rôti
Comme on se roule et ça sent fort
La bonne soupe à nous deux, j’adore !

eh, comme dit ma mère…

Refrain

(Jean Ferrat)

Rebelle et soumise, paupières baissées
Quitte ta chemise, belle fiancée
L’amour est cerise et le temps pressé
C’est partie remise pour aller danser

Autant qu’il nous semble raisonnable et fou
Nous irons ensemble au-delà de tout
Prête-moi ta bouche pour t’aimer un peu
Ouvre-moi ta couche, pour l’amour de Dieu

Laisse-moi sans crainte venir à genoux
Goûter ton absinthe, boire ton vin doux
Ô rires et plaintes, ô mots insensés
La folle complainte s’est vite élancée

Défions le monde et ses interdits
Ton plaisir inonde ma bouche ravie
Vertu ou licence, par Dieu je m’en fous
Je perds ma semence dans ton sexe roux

Ô Pierrot de lune, ô monts et merveilles
Voilà que ma plume tombe de sommeil
Et comme une louve aux enfants frileux
La nuit nous recouvre de son manteau bleu

Rebelle et soumise, paupières lassées
Remets ta chemise, belle fiancée
L’amour est cerise et le temps passé
C’est partie remise pour aller danser.

(Boby Lapointe)

C’était un catcheur des dimanches
Tous les samedis il catchait
Et les autres jours il s’cachait
Dans les bois, sous les branches
Et là avec un dictionnaire
Il faisait des vers, solitaire
Mais son esprit rugueux
Ne trouvait rien de mieux
Que d’faire rimer printemps
Avec j’y rentre dedans
Ou bien j’y casse les dents
C’était trop percutant
Et tout honteux
Il disait : « C’est affreux ».

J’ai une fleur bleue contondante
Je n’la montre pas à qui veut
Elle n’est pourtant pas méchante
Ma petite fleur bleue
Mais elle est contondante {2x}
Allons tant pis {2x} Tant pis

Un jour un éditeur affable
Comme il y en a depuis Ésope
Le vit dans un café et hop
S’invita à sa table
Il se commanda une bière
Il paraît que ça désaltère
Il prit le manuscrit
Et le lut sans broncher
Bien sûr étant assis
Il n’pouvait pas broncher
Mais il poussait des cris
Comm’ si on l’écorchait
Et… Chaleureux
Il lui dit « Cher Monsieur ».

Tu as une fleur bleue contondante
Je vais la montrer à qui veut
Corbleu est-elle assez méchante
Ta petite fleur bleue
Car elle est contondante {2x)
Allons tant mieux {2x} Tant mieux.

Il devint un auteur célèbre
Il était de tous les galas
Et les autres jours ce gars-là
Cherchait au bout d’ses lèvres
Des petits bouts de chansonnettes
Ça lui donnait mal à la jambe
Car il frappait du pied
Pour battre la mesure
Et ses nouveaux souliers
Avaient une pointure
Un peu trop étriquée
Qui étriquait son caquet
Et… L’éditeur
Lui dit ah ! quel malheur

Ta fleur bleue n’est plus contondante
Je sais qu’tu fais ce que tu peux
Je n’voudrais pas être méchante
Mais que veux-tu donc que
Je fass’ de ta fleur pédante
Qui n’est plus contondante
Allors tant pis {2x} Tant pis.

Il devint boxeur des dimanches
Tous les samedis il boxait
Et les autres jours il bossait
Comme cow-boy dans un ranch
Pour se payer les manuels
Traitant de la poésie cruelle
Et la fille du libraire
Qui avait su lui plaire
L’amena sans manière
Pour clore cette affaire
Devant Monsieur Le Maire
Pas plus tard qu’avant hier
Et… O surprise
Il lui dit entr’ deux bises

J’aurai un’ fleur bleue contondante
Je vais t’la montrer si tu veux
N’aie pas peur elle n’est pas m’chante
Ma petite fleur bleue
Mais elle est contondante {2x}
Allons tant mieux {2x} Tant mieux.

(Anne Sylvestre)

Si la pluie te mouille, mon amour nouveau,
Si la pluie te mouille, n’aie pas peur de l’eau:
Tu te fais grenouille, mon amour tout beau,
Et la pluie vadrouille le long de ton dos.
Si le vent t’évente, mon amour léger,
Si le vent t’évente, ce n’est pas un danger:
En feuille volante tu peux te changer,
En feuille mouvante sans te déranger.

Si la nuit te cache, mon si clair amour,
Si la nuit te cache, reviendra le jour.
Rompons nos attaches, prenons ce détour
Qui déjà nous lâche dans le petit jour.
Et si l’amour passe, mon amour têtu,
Et si l’amour passe à cœur, que veux-tu
Lui ferons la chasse, et c’est bien couru
Un amour tenace n’est jamais perdu.

Si la pluie te mouille, mon amour nouveau,
Si la pluie te mouille.
Si la pluie te mouille.
Si la pluie te mouille, ce n’est que de l’eau.

(Lise Moulin)

Refrain
Je tourne le dos, je tourne le dos, je tourne le dos
Et m’en vais sans dire un mot
Je tourne le dos, je tourne le dos, je tourne le dos
Et m’en vais sans dire un mot

Aux stores baissés, aux portes fermées
Aux lieux communs, aux jours chagrins
Aux tas de vaisselle, aux odeurs de poubelle
Aux faux héros, aux vrais blaireaux

Refrain

Aux ondes interplanétaires, aux sous marins nucléaires
Aux plateformes téléphoniques, aux bons soldats héroïques
À la surconsommation, aux hommes surs d’avoir raison
Aux 4×4 humanitaires, aux pétroliers dans la mer

Refrain